[hrp] au vu du post de Rah je me suis rendue compte qu'il manquait un bout sur l'arrivée de Caly au manoir.. ben voilà, j'rajoute un chapitre [/hrp]
Calyxte avait quitté le tombeau de sa sœur depuis quelques jours déjà. Elle commençait à retrouver quelque peu ses réflexes de sa vie antérieure de démone. Et avec eux le goût de la vie. La moindre sensation de vent sur ses joues, ou d'herbe sous ses pieds lui procurait un sentiment infini de nouvelle liberté. L'unique petit poignard qu'elle avait hérité de Mady lui avait permis de se nourrir et de se défendre contre les bestioles qui avaient réussi à la surprendre.
La féline se déplaçait maintenant avec aisance dans la forêt un peu plus clairsemée qu'aux alentours de son ancien tombeau mais qui restait néanmoins épaisse. Ses pas la guidèrent naturellement vers une clairière dont elle avait le sentiment étrange de connaitre.
"Mady..... Ton âme en mon cœur me conduit vers des endroits qui te sont chers... j'en prendrai soin tu tel est ton souhait"
Une chaleur l'envahit à ces mots
"D'accord, je m'en occupe ..."
Elle se dirigea alors d'un pas décidé vers l'imposant bâtiment qui occupait le centre de la clairière. La jeune féline observa l'architecture du lieu.
Des murs épais et un peu poussiéreux, de grandes fenêtres avec des vitraux de différentes époques, deux tourelles semblaient monter la garde. Mais malgré l'apparence austère et sombre du lieu, il semblait s'en dégager comme une impression de chaleur humaine, de grands feux de cheminée, de rires et de chants.
Elle s'approcha de la lourde porte de bois qui marquait l'entrée du manoir.
Une gravure dans la pierre qui surplombait le seuil attira son attention.
"Sombre-Lune ..... Ça a bien l'air de te ressembler ma sœur, Sombre, mais à la fois si humaine.... "
Elle poussa la porte. Un grincement aigu accompagna son entrée dans le lieu. Il fut aussitôt suivi par un concert de cris, de grognements, de miaulements de toutes sortes.
Calyxte sursauta et dégaina aussitôt son poignard. Mais rien ne lui sauta dessus. Cela semblait venir du coin du couloir juste à sa droite. Elle passa la tête au bout du mur pour savoir quels étaient ses probables adversaires. Elle se trouva alors face à une étable pleine de bestioles de tous genres, qui semblait plus affamés qu'agressifs. Ils cherchaient à atteindre une mangeoire de foin placée quelques mètres plus loin. Clay s'approcha. Un cochon blanc avec un slip gris la regarda si tristement qu'elle ne pût résister. Elle rapprocha la mangeoire et les animaux se jetèrent dessus avec un appétit féroce. Les yeux du petit cochon semblaient à présent la remercier. Ils brillaient de plaisir à chaque bouchée.
Elle les regarda manger un moment avant de se décider à explorer la suite du manoir. Mais au moment où elle tourna les talons, il lui sembla entendre comme un couinement. Elle jeta un regard en arrière. les animaux étaient repus et se reposaient les uns sur les autres. Tous semblaient prêts à faire une petite sieste sauf le petit cochon blanc, qui la regardait intensément. Calyxte rebroussa chemin et le pris dans ses bras.
"ok, je t'emmène, mais attention, pas de bêtises hein!!"
Le cochon lui répondit par un couinement et Caly se mit à rire.
"Elle avait raison la frangine. Y'a plein de choses marrantes dans ce monde! Allez viens, on va jouer aux explorateurs!"
Elle posa la bestiole à terre et il se mit à gambader autour d'elle. Ils partirent en direction d'une porte gravée et entrèrent dans une salle immense.
Une cheminée et 4 ou 5 fauteuils en velours rouge dans un coin semblaient les inviter à des soirées autour du feu. Une bibliothèque monumentale montrait l'étendue des connaissance des habitants du lieu. Calyxte remarqua un panneau d'affichage avec un mot unique en son centre.
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"Xela"
Au moment où elle prononça le nom quelque chose sembla s'agiter en elle.
"Oh. C'est lui je suppose. Il doit être quelqu'un d'exeptionnel pour avoir réussi à ravir ton cœur, frangine. Tu n'étais pas facile avec les hommes. Il est parti te chercher, il devait vraiment t'aimer. Mais je crains qu'il ne te retrouve pas....."
La féline regarda encore un instant le mot de l'homme qu'aimait sa sœur. Un écriture fluide et souple. Des mots simples, mais pourtant.. Son mot exprimait toute l'inquiétude de la perte d'un être cher. Il l'aimait, cela était plus qu'évident.
Pendant ce temps là le cochon blanc avait réussi à échapper à la grande salle moquettée et était passé derrière un rideau. Il se retrouva soudain seul et dans le noir. Il paniqua et couina. Où était celle qui l'avait nourri et accepté quelques minutes plus tôt. Il se tourna dans tous les sens et couina plus fort. Il tenta de retrouver la jeune fille, et partit, se cognant dans les murs qu'il ne voyait pas couinant et gémissant à chaque fois.Un cri sortit Caly de ses pensées. Le cochon avait disparu.
"rooh meerde, c'est pas possible, où il est passé??? "
Elle se lança à la poursuite du cri qui semblait s'éloigner.
"Attend!"
Caly tira le rideau d'où semblait venir les couinements. Ça résonnait dans le couloir et elle mit une main sur le mur afin de ne pas se cogner et de se laisser guider. Manifestement ce manoir était un petit labyrinthe.
Elle se mit presque à courir lorsqu'elle entendit un couinement plus brusque. Mais lorsqu'elle arriva au niveau de la bestiole, il venait juste de trébucher de quelques marches et de déboucher sur un grand couloir éclairé par de nombreuses torches. Il avait les quatre pattes en l'air et semblait tout étonné de ce qui lui arrivait. Calyxte se mit à rire de nouveau et remis la bestiole dans le bon sens.
"Hey bien, on peut dire que tu m'a fait peur toi! Aller, arrête de jouer les explorateurs tout seul, on y va tout les deux."
Elle suivi le couloir sur quelques mètres et déboucha sur un escalier de marbre. Elle grimpa les marches derrière le cochon et tomba sur un nouveau couloir. Celui-ci était dans des couleurs pastels plutôt agréables, et recouvert d'un tapis épais. De nombreuses portes étaient alignées, plus ou moins éloignées les unes des autres. Elle s'approcha de la première. La porte était marquée d'un prénom: "Rahninda" .
"Oh, ce doit être les chambres."
La porte suivante était marquée "Ashtar", celle d'après "Destroy-Kitten".... Elle parcouru ainsi toutes les portes jusqu'à la dernière tout au fond du couloir. Elle s'arrêta et lut "Xela et Mady".
Une intuition l'incita à pousser la porte. La chambre était impeccable. Pas une poussière, pas un livre qui n'était pas à sa place. Le lit aux draps noir était fait. La grande armoire était rangée. Une chaleur envahit son cœur. Elle resta quelques instants de trop sur le portrait du couple qu'elle trouva sur un mur. Comme si ils étaient partis uniquement le matin même.
Mais la féline savait pertinemment que les deux personnes qui avaient habité cette chambre n'étaient plus là depuis quelques temps.
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Un renflement à la tête du lit attira son attention. Elle s'approcha et trouva une sacoche entre les deux oreillers. La curiosité la poussa à l'ouvrir. Elle y trouva, non sans surprise, un sac rempli d'un nombre conséquent de pièces d'or, ainsi qu'un parchemin. Une fois de plus elle reconnut l'écriture de sa sœur et son cœur fit un bond.
" Caly,
Si tu est arrivée jusqu'ici c'est que tu as décidé de prendre en charge ce qui me tenait le plus à cœur de mon vivant. Tu as écouté mon âme en ton cœur, et je t'en remercie dès à présent.
Je te confie la famille que j'ai trouvé dans ce monde.
Cet argent te servira à reconstruire une vie pour tous ceux qui ont trouvé refuge au sein de ce manoir. Tu sera à présent leur mère, leur sœur, leur amie, leur confidente. Tu sera celle sur qui ils pourront s'appuyer en cas de problème. N'hésites pas à t'entourer des personnes que tu jugeras les plus compétentes pour t'aider à tenir la Guilde. Je te laisse à ce jour carte blanche. Tu est suffisamment raisonnable pour t'en sortir, mais encore suffisamment jeune et insouciante pour rendre ce lieu convivial et heureux.
Je compte sur toi.
Mady"
Calyxte était sans voix. Elle s'assit sur le bord du lit qui fut celui de sa sœur. Elle devait paraître si pâle que le petit cochon s'approcha un peu inquiet de la jeune féline, il posa ses pattes de devant sur ses genoux, semblant interroger son regard.
"Oh, tu es là. Ne ... Nan, ne t'inquiète pas. La vie en a voulu ainsi pour ma sœur.... Je ferais tel qu'elle le souhaite, je vais prendre la tête de cette guilde, la faire revivre et nous deviendrons une famille. Allez viens P'tite bête, on va faire un grand feu pour réchauffer tout le monde!"
Elle s'arrêta soudain devant l'armoire de sa sœur, l'ouvrit et fouilla un peu. Elle trouva bientôt une robe rouge sang, avec un délicat décolleté, qui lui allait à ravir.
"Celle là, je la garde!"
Et elle partit en courant, la lettre de Mady à la main, le cochon sur ses traces, allumer un feu dans le grand salon, histoire de réchauffer ceux qui passeraient par là.